Je consulte un cheval pour une fourbure au pré, il présente aussi un ictère franc des muqueuses, il a maigri.
Il ne se laisse pas examiner de près et la consultation est un calvaire, rien que de poser le regard sur lui et il baisse les oreilles prêt à botter.
Pas moyen de le tenir pour faire une prise de sang. Au bout de plus d’une heure d’essai cela devient vraiment dangereux pour tout le monde.
Je me demande bien comment cela va être possible de le soigner, même par voie orale, il est trop récalcitrant.
Pendant que je rédige une ordonnance, qui ne sera probablement pas suivie (le cheval étant difficile), je remarque qu’il n’arrête pas de bailler et demande si il fait ça souvent, apparemment il le fait depuis qu’il est malade…
Enfin, tout s’éclaire: l’aggravation de son état depuis qu’il fait chaud et humide, la jaunisse, les baillements, son esprit de contradiction et, cerise sur le gâteau, le fait qu’il ne supporte même pas d’être regardé: on a un joli tableau d’Antimonium tartaricum.
Un peu de médicament en 30ch placé dans un bout de pomme, deux fois par jour, vient au bout de la maladie en moins d’une semaine.
Il faisait des fourbures chaque année et n’a pas rechuté depuis avec deux ans de recul…
